Un vieil adage que j’entendais souvent chez moi.
Quand elle prononçait ces mots et que je la regardais
Je la voyais plier le linge, refaire les lits, laver la vaisselle..
Dans ma tête de petite fille, je trouvais tout cela tellement ennuyeux.
J’ai grandi avec cette drôle d’idée que la vie n’est qu’un perpétuel recommencement de tâches rébarbatives dont on ne peut se soustraire.
Perspective peu joyeuse
L’adolescente et même la jeune adulte en moi étaient en totale rébellion contre cette fatalité. Je te passe les détails sordides des appartements que j’ai laissés sens dessus dessous !
Puis la maternité est arrivée et avec elle l’envie de bien faire, de prendre soin.
Prendre soin c’est donner de l’amour, mais aussi un environnement sain… avec toutes ces fameuses tâches à répéter tous les jours.
J’essayais de dépasser mon désarroi et de jouer les fées du logis.
Et voilà que je m’observais dire : faire te défaire c’est toujours faire !
Non ! Rébellion !
Je ne pouvais pas, je ne voulais pas me réveiller un matin avec cette triste mine et cette seule perspective !
Bref de crise de rébellion en phase de docilité, j’ai trouvé mon équilibre.
Mais surtout, une nouvelle perception bien plus poétique de cette phrase.
Car finalement, depuis toujours, moi aussi je défais ..mes croyances, mes préjugés, mes idées toutes faites, ce que je crois savoir, et même qui je suis…
Pour les reconstruire, me reconstruire sur de meilleures bases, de nouveaux savoirs, une nouvelle conscience, de nouvelles idées.
C’est un mouvement perpétuel.

Aujourd’hui, quand je repense à cette femme qui répétait ces mots,
je la vois avec plus de douceur, même son visage me paraît plus lumineux éclairé de cette belle sagesse..
Faire et défaire, c’est toujours faire.
Se construire, se déconstruire ..
c’est toujours Vivre.
De cœur à cœur,
Anha 🌹