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Une main qui écrit dans un carnet avec un stylo à plume. Photo by Ben-Art.

Je me ris du danger !

Salut les mam’s !


À 16 ans, je vivais dehors entre la rue la journée et le squat chez mon petit copain de l’époque pour la nuit.


Il fallait que je trouve du boulot mais à 16 ans c’était mission impossible dans ma situation.

Alors, j’arpentais la rue commerçante centrale de ma capitale, Bruxelles.

Et c’est là que je fus repérée par un groupe.

Des individus qui revendaient non pas de substances illicites mais des autocollants pour une soi-disant campagne de sensibilisation au Sida.


Pas illicite mais pas légale !


Il va de soi qu’ils n’avaient aucune autorisation et qu’ils n’étaient en aucun cas rattachés à une organisation officielle.

Mais me vlà en train de vendre mes petits autocollants à slogans « Jamais sans capote », « No drugs »,..

Pour chaque autocollant vendu à 5 ou 10 FB, je ne suis plus certaine, je mettais 1 FB dans ma poche !

( C’est drôle, j’écris FB pour francs belges mais, aujourd’hui en utilisant cette abréviation, j’ai l’impression d’être Marc Zuckerberg qui négocie Facebook)


Bref ! Comme nous étions pistés par la police, les leaders de l’équipe nous envoyaient parfois dans d’autres villes.

Et je me souviens particulièrement de Mons.


À l’époque, je n’avais jamais mis les pieds à Mons et tout le monde le sait : dans une gare, il y a toujours deux côtés.


À droite pour les touristes et le shopping, à gauche si tu cherches une passe pas chère.

Évidemment, sans connaître le coin, je n’ai pas pris le circuit touristique.

Déambulant dans le quartier de la prostitution montoise, j’avais bien conscience que je n’étais pas là où j’aurais dû être.

L’avantage, pas un seul agent de police à l’horizon pour vendre mes petits autocollants tranquille.

Seulement dans la rue, les hommes que je croisais ne m’inspiraient pas tant confiance… Quelle idée ?!


Hors de question de perdre ma journée !


Les femmes avenantes qui me souriaient derrière leurs fenêtres me paraissaient bien plus joviales et accessibles.


Donc, je me suis mise à sonner à chaque maison de passe de la rue.

J’entrais, je vendais mes autocollants « Jamais sans capote » !


Avec le recul, je ne sais pas si je leur faisais pitié ou si elles avaient plus peur que moi pour ma sécurité ou encore si elles avaient vraiment envie de lancer une grande campagne de sensibilisation pour leur sauvegarde mais ce fut ma plus grosse journée de vente !

Une rue entière de vitrines arborant mon bel autocollant « Jamais sans capote ! »


Je suis rentrée comme une reine avec en tout et pour tout 30FB dans ma poche !

Par-dessus tout je me sentais forte d’avoir défié le danger, inconsciente que j’étais !

J’étais comme Simba dans le Roi Lion « Le danger ? Quel Danger ? Je me ris du danger ! Hahaha !»


Mais comme Simba, si les hyènes avaient débarqué, j’aurais eu bien du mal à me carapater devant une porte fermée par un loquet qui ne pouvait être actionné que par un bouton à l’autre bout de la pièce !


Alors hommage et gratitude à ces femmes qui, par leur achat compulsif, m’ont fait sortir rapidement de chacun de ces 30 établissements sans qu’il ne m’arrive quoique ce soit et m’ont permis de manger ce soir-là.


De cœur à cœur,

Anha🌹



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