Il est parfois difficile de traverser certains moments de la vie au sein d’un même ménage.
Tu sais ces périodes où chacun et chacune vit une épreuve, un challenge dans son monde avec ses propres besoins et attentes.
Ici, nous avons la chance d’être le plus souvent en vase communicant.
Je veux dire que si l’un traverse un passage à vide, les autres ont le boost et peuvent soutenir.
Mais ce n’est pas toujours le cas comme en ce moment.
Nous sommes tous logés à la même enseigne.
S’installent la fatigue, le stress et les émotions propres à chacun.
Tu rajoutes à ce cocktail, une hyper empathie des uns vers les autres et cela rend cet instant assez rude à vivre.
Car dans cette empathie et notre challenge personnel, nous pouvons ressentir la même impuissance voire culpabilité de ne pas être aussi présent que nous le souhaiterions.
Et puis, il y a ce truc : « je ne vais pas me décharger maintenant sur elle/lui, car il/elle a suffisamment comme cela à porter en ce moment. »
Résultat : chacun dans sa bulle, seul face à ses difficultés.

Pour être honnête, j’ai horreur de ces moments, car une des valeurs les plus importantes à mes yeux au sein de mon foyer est, au-delà de la solidarité, la complétude.
Et franchement, cette fois, cette passe me paraît longue, à ressentir mon incapacité de présence et l’énergie de la maison qui s’alourdit, j’ai l’impression de tirer sur une corde qui s’effiloche.
En même temps, peut-être qu’il me faut accepter que certaines histoires soient à traverser seul dans nos grottes respectives.
Laisser à l’autre la responsabilité de son challenge et de demander de l’aide si c’est nécessaire.
Il n’est pas toujours aisé de savoir si l’on doit frapper à la porte pour apporter son soutien, la forcer un peu ou simplement ne rien faire.
Et cela d’autant plus lorsque ce sont nos proches, nos conjoints, nos enfants.
Tout est une question de perception et de projection.
C’est tout l’enjeu de la communication !
Elle ne s’arrête pas aux mots.
Tu le sais le non verbal l’emporte sur ce que tu peux dire.
Et le bal se corse encore un peu.
Par exemple, j’ai beau dire à ma fille que je suis là pour la soutenir.
Avec la tête de saturée que je me tape en ce moment, j’ai conscience que ce n’est pas du tout le message qu’elle reçoit réellement.
Et toi, vis-tu un de ces moments ?
De cœur à cœur,
Anha🌹